Technotombeau 1 – Les anarchistes naturiens 13 Déc 2020
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Un épisode de Technotombeau étudie les anarchistes naturiens.
« Le progrès est le mythe qui nous assure que “en avant toute” n’a jamais tort. L’écologie est la discipline qui nous enseigne que c’est un désastre ». Technotombeau est une série de podcasts consacrée à la technique, la civilisation et l’énergie, écrite et réalisée par les stagiaires du blog Floraisons.
Introduction
Pour cet épisode, on s’est dit qu’on allait prendre un peu de recul sur le mouvement social et écologiste et voir du côté de l’histoire et de certains précurseurs méconnus. On fait un voyage dans le temps, et on part à la rencontre des anarchistes naturiens. Pour cela on s’appuie sur un petit livre présenté par François Jarrige et publié aux Éditions du Passager clandestin : Gravelle, Zisly et les anarchistes naturiens contre la civilisation industrielle.
Avant de commencer, un petit point sur les mots. Nous parlons du mouvement des naturiens, au masculin, mais il semble important d’ajouter que des femmes ont pris part à ce mouvement. On peut donc parler de naturiens et de naturiennes, pourtant l’histoire a encore une fois oublié les femmes. Pour que ce ce soit plus simple, on alternera masculin et féminin pour désigner ce mouvement.
Contexte historique
On remonte à la fin 19e siècle en France, la période qui nous intéresse se situe à peu près entre 1894 et 1914. On est en 3e République, il y a eu la Commune de Paris et sa sanglante répression. La République bourgeoise déçoit, trahit et inspire un sentiment de révolte. Dans ce contexte, l’anarchisme connaît un âge d’or.
Anarchisme
On a déjà parlé d’anarchisme sur Floraisons, notamment en lisant Malatesta et en rencontrant Isabelle Attard ou Francis Dupuis-Déri. L’anarchisme est un mouvement de refus de toute autorité, qui nait du mouvement ouvrier et socialiste. Il rejette trois formes d’autorité principales, politique, économique et morale :
- Contre l’autorité politique, l’État. L’État règne sur les personnes. Il nous fiche, nous emprisonne, nous taxe, réglemente, envoie à la guerre, assassine, etc.
- Contre l’autorité économique, la propriété. La propriété règne sur les objets. « La propriété c’est le vol », elle donne le droit aux propriétaires de nous exploiter. Elle permet à une minorité de s’accaparer les sols, les moyens de production, de transport et d’échange, etc.
- Contre l’autorité morale, la religion. La religion règne sur les volontés et les consciences. Cette définition s’applique toute forme de dogme. Sur ce point, on vous renvoie à notre podcast Ne me croyez pas sur parole.
Dans un article de l’Encyclopédie anarchiste, Sébastien Faure définit L’anarchisme comme « la lutte incessante des militants libertaires contre toutes les institutions qu’ils veulent abattre ; […] l’ensemble des efforts qui ont pour but de préparer et hâter l’éclosion de la période révolutionnaire proprement dite et d’assurer au mouvement anarchiste, dès la révolution, la plus puissante vitalité et les meilleures conditions de développement. »
Diversité des stratégies et des tactiques
Tou·te·s les anarchistes n’attendent pas patiemment le grand soir et certains veulent transformer le monde ici et maintenant. Pour ce faire, ce mouvement expérimente des formes très variées de militantismes. Attentats, vols, sabotages, boycotts, mais aussi manifestations, lutte syndicale, apprentissage collectif, réforme des modes de vie, expériences communautaires, etc.
En 1890, le milieu anarchiste n’est donc pas homogène. Il compte de nombreux courants, différentes tendances, c’est ce qui rend l’anarchisme riche et complexe. Les naturiens font partie des petites rivières qui irriguent la pensée et les expériences anarchistes. Et c’est justement d’eux que nous allons parler aujourd’hui.
Les anarchistes naturien·ne·s
Qui sont-ils ? Qui sont-elles ?
À la fin du 19e, les anarchistes comptent environ 1000 militant·es actif·ves, et les naturiennes sont tout au plus une centaine. Ils et elles sont donc une petite frange du mouvement anarchiste.
Le mouvement des naturiens est né à Paris en 1895. Parmi les figures importantes, on peut nommer Émile Gravelle, Henri Zisly et Félix Beaulieu. Ils publient et créent des groupes, principalement constitués de travailleurs qualifiés. Ces travailleurs sont alors menacés : Paris subit une industrialisation qui entraine la fermeture de nombreux ateliers. Ils n’ont pas la même perspective que les prolétaires de la grande industrie, ces derniers étant plus influencés par le communisme collectiviste.
On peut rapprocher les naturiens d’un anarchisme individualiste, ce courant pense la révolution d’abord par un changement à l’intérieur de soi. Ce n’est pas un changement à la manière des colibris d’aujourd’hui déconnectés des réalités sociales, mais plutôt dans une perspective que « tout est politique » et donc de déconstruire aussi ce que la société a fait en nous.
Les naturiennes critiquent la civilisation industrielle et militent pour un retour à ce qu’ils appelaient « la vie naturelle ». Les naturiens sont incompris par les autres anarchistes car ils ne partagent pas le même engouement que leurs camarades pour l’industrialisation. Ils sont moqués, ignorés, avec pour résultat d’être aujourd’hui largement inconnus.
On va maintenant examiner 3 idées centrales dans le mouvement naturien :
- la critique de la civilisation industrielle
- le mythe de « l’état naturel »
- la création de communautés
1. La critique de la civilisation industrielle
Entre 1894 et 1914, la société industrielle est bouleversée par de grandes mutations économiques et techniques. C’est la montée des industries du pétrole, de la chimie et de l’automobile. Et de nombreux anarchistes s’émerveillent des potentialités de ces découvertes, ce contre quoi les naturiennes vont s’opposer.
Le « Progrès » est un mirage
Les naturiens estiment que les miracles du « Progrès » sont un piège, un miroir aux alouettes, dont le coût social et environnemental ne cesse de s’alourdir. Déforestation, pollution, urbanisation massive, inégalités sociales, alimentation chimique, épuisement des ressources, stress, maladies professionnelles, etc.
Ils et elles pensent que tout ce système mécanisé est un « monstre aux multiples formes » qui aliène, qui oppresse. Ils s’opposent au « Dieu machine » car cela ne correspond pas à leur définition de l’émancipation.
Contre la société de masse
Ils et elles se méfient des systèmes qui veulent « organiser les choses au mieux » mais qui sont basés sur l’esclavage. Parmi ces systèmes, il y a bien sûr le capitalisme et la république parlementaire, mais aussi le salariat, le collectivisme, les usines et les mines, le développement industriel et mécanique.
Selon eux, il ne peut y avoir d’égalité véritable que grâce à une vie facile et simple que tout le monde peut réaliser. Cette condition est rendue impossible dans la vie moderne, complexe et organisée à grande échelle dans les cités industrielles. Il faut donc trouver d’autres espaces pour la réalisation de ces aspirations.
Une vision radicale
Les anarchistes naturiens détestent la guerre et la concurrence, ils recherchent l’harmonie et l’entraide. En toute logique, ils et elles refusent de s’adapter à l’enfer de l’industrie, à sa hiérarchie, ses impératifs, aux usines et aux villes polluées. Pour eux, la civilisation industrielle n’est pas réformable. Ils y sont donc radicalement opposés et cherchent à la renverser.
Contre le productivisme et le scientisme
Les figures majeures de l’anarchisme comme Reclus ou Kropotkine font confiance au progrès technique, qui permettra selon eux d’instaurer une société d’abondance et une redistribution équitable. Mais ces promesses tardent à venir, et parmi les naturiennes, certaines se déclarent « antiscientifiques ». Ils critiquent l’emprise croissante de la science, perçue comme la nouvelle religion du moment. Ils dénoncent la vanité et les prétentions des savants en révélant les effets potentiellement dévastateurs de leurs découvertes.
Les naturiens ont en commun avec les autres anarchistes l’idée que le Pouvoir ne doit pas être conquis, mais qu’il doit être détruit. Sauf que les naturiens appliquent aussi ce principe aux forces productives de la civilisation. Contrairement aux grands mouvements socialistes ou communistes, ils ne veulent pas se les approprier, même collectivement, mais plutôt les détruire.
Pour eux, une révolution qui maintient en place les mines, les usines etc. n’est pas une vraie révolution. Il s’agit du même système industriel avec de nouveaux maîtres et de nouveaux propriétaires. Ils pensent qu’il n’y aura de changement véritable que si on s’attaque à l’infrastructure même de ce système d’exploitation.
2. Le mythe de « l’état naturel »
Les anarchistes naturiens proposent des critiques légitimes de la civilisation. En revanche, en réaction au mythe du Progrès, ils se mettent à imaginer le mythe de « l’état naturel ». Comme de nombreuses religions, ce mythe est construit en miroir du réel. Le monde moderne a tous les défauts ? Il est source d’inégalité, de pauvreté, d’artificiel et d’aliénation ? Alors l’état de nature procure harmonie, abondance, authenticité et liberté. Si la civilisation est l’enfer, l’état de nature est le paradis.
Cet appel à l’état de nature est bien sûr critiquable, et on peut le rejeter au même titre que n’importe quel mythe. Il ressemble au « mythe du bon sauvage », qui est une construction condescendante et raciste. L’idéalisation des modes de vie primitifs, le primitivisme, pose des problèmes politiques et on en parlera dans un prochain épisode.
Une part de réel
Toutefois, les anarchistes naturiens ne sont pas de simples fabulateurs. Certains voyagent et rencontrent d’autres peuples, ce qui nourrit leur critique. De plus, à cette époque, de récentes découvertes archéologiques viennent contredire la représentation de peuples dits « primitifs » comme fondamentalement barbare et violentes.
Non, toutes ces sociétés ne vivaient pas dans une misère effroyable et une violence omniprésente. Certaines sont paisibles et jouissent d’une relative abondance. Certes, dans leur idéalisation, les anarchistes naturiennes sélectionnent uniquement les éléments qui vont dans leur sens, ce qui constitue une limite à leur démarche.
Les naturiens ne veulent pas revenir en arrière
En fait, les choses ne sont pas aussi simples. Zisly écrit que « l’état naturel » n’est pas « le retour en arrière, mais au contraire, c’est la vraie marche en avant, pour l’existence du vrai progrès, tangible, réel ». Il utilise donc ici la notion de progrès, non pas avec mais contre la civilisation industrielle.
Les naturiennes ne veulent pas devoir choisir entre le retour aux cavernes d’un côté ou le développement industriel de l’autre. Ils et elles cherchent une autre voie, fondée sur la promotion de l’autonomie, de l’entraide, de la simplicité.
Contrer le discours dominant
En fait, les naturiens créent un mythe alternatif, ils mettent en scène celui de « l’âge d’or », pour défier le discours dominant. Au même moment, le mythe de la « grève générale » gagne en succès. Sans oublier celui de la « mission civilisatrice » de l’Occident qui justifie la colonisation (cf Jules Ferry, Discours sur la colonisation, 1885). On peut encore mentionner mythe de la Destinée manifeste qui sert d’alibi à l’expansion vers l’Ouest américain.
C’est pourquoi, on peut aussi considérer que les naturiens formulent une utopie émancipatrice. Leur objectif est de contester la supériorité des peuples dit « civilisés ». Leur rejet radical de l’industrialisation prend une forme provocatrice. Ils et elles veulent avant tout créer une rupture.
3. Création de communautés alternatives
Les anarchistes ont vécu l’écrasement de la Commune. Les naturiens ne veulent plus changer le système de l’intérieur. De plus, ils sont fatigués de la pollution des villes. Ils et elles désirent faire sécession avec la civilisation.
C’est pourquoi dès la formation des premiers groupes naturiens, ils cherchent des solutions concrètes. Ils veulent expérimenter sans attendre et montrer que d’autres vies sont possibles. Alors ils fondent des communautés et des coopératives. Ils se lancent dans des projets de fermes autonomes et de colonies, en espérant que cette démarche se répandra.
Dans ces expériences, de nombreuses réflexions sont traduites en action. Par exemple la fin de la spécialisation du travail et la fin du salariat sont mises en place. Un autre rapport aux enfants se développe, à une époque où les enfants sont énormément soumis, il s’agit de mettre fin à cette domination et à cette hiérarchie. Ils et elles expérimentent aussi l’amour libre et tentent d’instaurer une égalité entre les sexes. Il y a l’exemple de la communauté de Vaux, très visitée par les anarchistes urbains qui viennent s’en inspirer.
Malheureusement ces colonies naturiennes échouent dans leur objectif de transformer le monde. Avec les années, elles perdent en radicalité et se centrent uniquement à des réformes de mode de vie.
Après la Grande Guerre, le mouvement naturien se désagrège vers une forme de propagande végétalienne et de repli sur soi, avant de disparaître. La violence de la guerre, la révolution bolchéviques hostile aux anarchistes, la crise des années 30, la deuxième guerre mondiale, la modernisation et l’artificialisation du monde… tout cela contribue à enterrer les idéaux naturiens, et plus largement à l’affaiblissement considérable du mouvement anarchiste.
Extraits
« Nos adversaires ont toujours eu la singulière manie de croire que nous abolissions tout progrès intellectuel et voulions vivre à l’état de bête. Or, jamais dans nos écrits nous n’avons dit que nous abandonnions la culture du cerveau. Nous ne voyons pas que respirer l’air pur, manger tous les jours à sa faim, se vêtir de chaudes fourrures faites de dépouilles animales et habiter nos cabanes enguirlandées, empêchent les hommes d’être intelligents, de penser et d’agir, aussi bien, et même plus facilement qu’à présent, et que pour être musicien, poète, modeleur, etc. il faille vivre dans nos cités, dans des habitations malpropres, absorber des aliments frelatés, et travailler toute une vie pour l’engraissement de parasites. Le progrès intellectuel peut parfaitement grandir au sein de la Nature, la faculté d’exercer la force et l’adresse, de chanter, déclamer, peindre, modeler, se rencontrer chez tous, on verrait chacun se livrer librement et avec amour à son désir le plus cher, sous l’impulsion résultant de la bonne constitution physique. »
— La Conception libertaire naturienne, Henri Beylie et Henri Zisly, 1901
« Et l’on pourra perpétuellement décapiter des rois, déposer des empereurs, éventrer des présidents de république, la situation restera la même tant qu’il y aura des mines, des usines et des chantiers. Tant que l’Artificiel établi pendant les siècles d’esclavage sera considéré comme base de système de vie, il y aura exploitation de l’homme par l’homme, il y aura spoliation, sans parler de la dégradation toujours continue et aggravée de la Nature.
Et les systèmes collectivistes-autoritaires ou communistes-libertaires n’y feront rien. Ils n’empêcheront pas la mine d’être nuisible à l’état du sol qui le surplombe ; ils ne pourront supprimer l’écoulement des terres déterminé par le labour ; ils ne pourront s’opposer à l’évaporation rapide des terrains humectés par les pluies, s’ils sont exposés au plein ciel par le déboisement ; ni le collectivisme, ni le communisme n’atténueront l’effet pernicieux du travail nocturne, ce travail ne consisterait-il qu’à presser sur un bouton, le fameux bouton des « Scientifiques », succédant aujourd’hui à la baguette des fées et la lampe d’Aladin. »
— Révolution, Émile Gravelle, 1898
Quelles leçons pour le mouvement écologiste ?
Les naturiens précurseurs
Tout d’abord on découvre que les anarchistes naturiens sont de vrais précurseurs, et ça fait du bien de voir cet ancrage historique. Ils et elles font partie de notre histoire, de notre héritage intellectuel, avec leurs qualités et leurs défauts. On remarque clairement la filiation entre les naturiens et les primitivistes contemporains, ou anarcho-primitivistes, mais également les anti-civ (pour anti-civilisation), les anti-tech, l’écologie radicale, et plus largement tout le courant de la décroissance.
L’ampleur du désastre écologique au temps des naturiens est sans commune mesure avec la situation actuelle. Pourtant, nombre de leurs analyses et critiques étaient déjà justes et clairvoyantes. Cependant leurs expériences et leurs échecs nous renvoient à nos propres questionnements d’aujourd’hui. Saurons-nous être plus efficaces ?
Les illusions renouvelables
Aujourd’hui, l’engouement de certaines militant·es et organisations pour l’industrialisation est encore franchement très problématique. On ne résoudra pas les problèmes de l’industrie avec encore plus d’industrie. C’était déjà valable au temps des naturiennes et ça l’est encore plus dans nos sociétés du 21e siècle.
Par ailleurs, les industriels ont adapté leurs stratégies depuis un siècle. Aujourd’hui ils infiltrent nos mouvements, colonisent l’imaginaire des militantes, repeignent leurs merdes en vert. Contrairement aux naturiens, nous devons maintenant résister à leurs puissantes campagnes de marketing et de greenwashing. En avons-nous la capacité ?
Les utopies
Nous devons être attentif·ve·s et critiques face aux appels qui nous promettent des sociétés écologiques clé en main ! Il semblerait que le mouvement écologistes est profondément tiraillé par deux formes de mythes. D’un côté les promesses que grâce au progrès techniques et aux merveilles de la science, on va mettre un terme à la crise écologiste et tout ira bien. Et de l’autre la tentation primitiviste qu’avant la civilisation tout était parfait et qu’il suffirait de copier ce qu’on croit être le mode de vie de telle ou telle société primitive.
Les utopies sont-elles nécessaires ? Dans tous les cas, mieux vaut garder une certaine distance avec celles-ci. Les appels à la nature sont dangereux, surtout si les analyses sont superficielles. Ils peuvent faire le lit d’idéologies autoritaires à l’opposé des idéaux anarchistes.
C’est aussi prendre le risque, comme les anarchistes naturiens, d’être incompris, marginalisés, dénigrés puis oubliés. Néanmoins, il semble aussi important de déconstruire, comme l’on fait les naturiennes, les subjectivités modernes. C’est-à-dire ce qu’il s’est ancré en nous de capitalistes et technicistes en nous. Et nous pouvons sérieusement nous poser la question des lieux de vie comme forme d’action militante.
Les naturiens peuvent être une source d’inspiration réelle, mais nous devons faire mieux. Nous pouvons choisir une autre voie, celle du démantèlement réaliste de la civilisation, sans idéaliser pour autant un passé imaginaire. Certes, il nous faut rompre avec l’imaginaire dominant et inverser la tendance. Mais critiquer le mythe du progrès ne nous oblige pas à adhérer à de nouveaux mythes passéistes.
Les stratégies de retrait
Les naturiens ont eu l’espoir et le courage de fonder des colonies, mais ils et elles se sont embourbé·e·s dans cette logique de retrait. Cultiver la terre et faire société autrement peut constituer des berceaux de résistance. Mais à condition de mettre en lien ce retrait avec les luttes et des stratégies offensives.
Pour cela, nous devrions privilégier la culture d’opposition à la culture alternative. Par exemple en visant des changements politiques et économiques plutôt que psychologiques ou culturels. Ou encore en ciblant les institutions matérielles plutôt que « l’insurrection des consciences ». Comme disait Andrea Dworkin :
« Une résistance politique s’active jour et nuit, clandestinement et ouvertement, là où on la voit et là où on ne la voit pas. Elle se transmet de génération en génération. Elle est enseignée. Elle est encouragée. Elle est célébrée. Elle est intelligente. Elle est pleine de bon sens. Elle est engagée. Et à un moment, elle va gagner. Elle va gagner. »
Conclusion
C’est quoi le problème avec la civilisation ? Le productivisme ? Le Progrès ? Comment résister efficacement ? On continuera nos réflexions dans un prochain épisode de Technotombeau. Merci pour votre écoute et votre soutien, partagez ce podcast s’il vous a plu. Technotombeau est une série disponible sur les plateformes de streaming ainsi que sur le blog floraisons.
Pour aller plus loin on peut aussi vous conseiller la lecture du livre qui a largement inspiré cet épisode : Gravelle, Zisly et les anarchistes naturiens contre la civilisation industrielle. Il est présenté par François Jarrige, et c’est aux Éditions du passager clandestin.
Si vous voulez vous familiariser avec l’histoire de l’anarchisme, et que vous ne les avez pas encore vu, on vous conseille les documentaires Ni Dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme de Tancrède Ramonet.
« Nous avons besoin d’organisation, de mobilisation et de courage. Les infrastructures actuelles qui détruisent la planète doivent être visées, et le système politico-économique qui en est responsable doit être démantelé ».
Plusieurs articles parus dans le mensuel Le Naturien en 1898 ont été retranscris sur ce site.
Anonyme
Posted at 19:03h, 14 décembreBonjour à toute l’équipe de floraison, ce que vous faites est formidable, Technotombeau s’annonce être une série passionnante ! Vous avez ma toute ma gratitude pour le travail que vous faites.
Mille mercis
A.
Annelise
Posted at 21:19h, 15 décembrePareil! super intéressant merci!
Aiga
Posted at 23:13h, 16 décembreBonjour ! Trop chouette votre podcast technotombeau sur les naturiens et naturiennes. Moi j’ai connu cette branche anarchiste grâce a Julien Wolga. Il a de bonnes réflexions dans l’ensemble (surtout sur le versant alternatif mais aussi systémique…) et il est un excellent dessinateur ! Si ca vous interrese il tiens plusieurs blog et une chaine youtube : https://inspiration-naturienne.blogspot.com/ et https://julien-wolga.blogspot.com/
gobois64
Posted at 17:46h, 18 décembreJe découvre votre site et je le trouve super : les sujets abordés et traités ainsi que le graphisme général, vraiment original et superbe. Tous mes encouragements à toute l’équipe de Floraison et bonne fêtes de fin d’année pour vous et vos proches et que l’année prochaine nous rapproche enfin d’une société beaucoup moins inégalitaires !
TOM_68
Posted at 20:56h, 21 décembreEncore une fois, super podcast sur un livre super ! Le première épisode d’un série qui semble déjà prometteur.
Merci à toute l’équipe pour ce que vous faites.
human being 68
Posted at 17:21h, 17 janvierM E R C I !
Continuez !!
Dominique
Posted at 18:31h, 01 maiRechercher les sources historiques de l’écologie, quelle bonne idée ! Concevoir l’écologie comme un progrès, c’est une démarche où tout reste à faire. Déjà, à l’échelle individuelle, car la démarche écologique au quotidien est encore très considérée comme trop privative. Et à l’échelle collective, où la notion de progrès est très ancrée dans l’imaginaire collectif comme indicateur unique de développement. En tout cas,bravo pour ce podcast très intéressant.