Transhumanisme à en mourir — avec Jacques Luzi 26 Juil 2022
Une série de trois podcasts consacrés au livre de Jacques Luzi, Au Rendez-Vous des Mortels : le déni de la mort dans la culture moderne, de Descartes au transhumanisme, publié aux éditions La Lenteur.
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Première épisode : D’où provient le sentiment de toute-puissance d’une civilisation ? Comment la science a durablement bouleversé notre rapport à la nature ? Pourquoi la science nourrit des fantasmes de domination ?
00:08 Introduction
01:15 Présentation de l’auteur
02:38 Pourquoi avoir écrit l’essai Au Rendez-Vous des Mortels
05:30 La civilisation industrielle se fonde sur le déni de la mort et sa production
06:40 L’ambivalence à propos de la mort est une caractéristique plus générale de la civilisation
09:33 Le transhumanisme par Julian Huxley
10:46 Le transhumanisme comme héritage de l’eugénisme
13:46 Différence entre les vivants et les machines
15:39 La cybernétique remplace la lecture mécanique de la science
18:48 Les scientifiques Galilée, Bacon et Descartes au cœur d’un basculement idéologique
23:50 La science accroît l’emprise du capitalisme sur les peuples
25:58 Définition de la techno-science
Souvent présentée comme neutre et inoffensive, la technologie rend possible des volontés de toute-puissance pour les civilisations qui en étaient incapables matériellement. Notre civilisation moderne n’échappe pas à la règle et se rêve en dépassement des limites fixées par la nature, à savoir la mort et la naissance. Loin de justifier un quelconque sens de l’histoire, nous verrons dans ce premier épisode les fondements de cette idéologie du progrès dont la pointe avancée est aujourd’hui le transhumanisme.
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Deuxième épisode : Pourquoi le déni de la mort est inscrit dans notre mode de vie industriel ? Quels sont ses effets ? Existe-il des moyens de dépasser positivement la conscience de la mort ?
00:13 Introduction
01:00 La science introduit une hiérarchie entre le savoir et le faire
05:14 Le transhumanisme récupère un discours religieux en promettant la fin de la condition mortelle de l’humain
07:38 La conscience de la mort pousse la recherche de la puissance
11:14 Le mode de vie industriel entraîne la mort de la nature et la mort d’autres humains
13:29 Moyens politiques et culturels pour accepter la mort
Paradoxe ultime de l’espèce humaine : consciente de sa propre mort, les moyens technologiques fournis par la civilisation moderne nourrissent sa volonté de puissance qui accélère sa fin tragique en détruisant le vivant et en réduisant à la mort d’autres humains. Ce paradoxe est à la base d’un déni de la mort sur lequel se propulsent les religions et l’idéologie transhumaniste. Seulement, ce rapport à la finitude n’est pas réductible à un discours solutionniste. La sagesse d’autres cultures humaines nous enseigne que les effets anti-sociaux de la conscience de mort peuvent être balancés par une acceptation positive de notre condition humaine.
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Troisième épisode : Quelles relations existent entre science, capital et Etat ? Le transhumanisme s’effondrera-t-il sous le poids des catastrophes qu’il engendre et quelle place pour les résistances à lui opposer ?
00:14 Introduction
01:02 Les ressorts religieux du transhumanisme
04:34 Le transhumanisme est la perpétuation du capitalisme sous d’autres formes
08:54 Technologie, capital, état, même combat
11:20 Perspectives du transhumanisme et résistances
Reposant sur la réalisation d’un salut accessible à toutes et tous, le transhumanisme peut également compter sur les catastrophes écologiques et sociales qu’il engendre pour produire de nouvelles promesses technologiques. En tant que dernière avancée du capitalisme, attendre que cette idéologie mortifère se sabote d’elle-même n’est pas envisageable, d’autant que sa puissance repose aussi sur l’État. En face les résistances s’organisent.
Pour commander le livre de Jacques Luzi, écrire à l’adresse suivante:
La Lenteur, Le Batz, 81140 Saint-Michel-de-Vax
Michaël Degreef
Posted at 20:56h, 27 juilletVous parlez du fait que nous détruisons notre environnement sans nous soucier de ce que nous lèguerons aux générations futures. Et ce constat vient à l’appui de votre thèse par un certain raisonnement (peu importe lequel, je n’ai rien compris).
Mais est-ce qu’on ne pourrait pas penser que, si nous vivions beaucoup plus longtemps, nous nous soucierions beaucoup plus des conséquences lointaines de nos actes ? Ce n’est pas un hasard si les jeunes (qui connaîtront les conséquences du réchauffement climatique) sont bien plus inquiets que les vieux (qui ne connaîtront pas les conséquences ou du moins le croient-ils).
sdb
Posted at 17:34h, 01 octobreThéoriquement vous avez raison, vivre plus longtemps pourrait permettre de se soucier davantage des conséquences de nos actes; Mais pratiquement cela ne sera pas le cas puisque l’accès à une longue vie en bonne santé ou à l’immortalité ne s’adresse qu’à ceux qui pourront payer ces services, c’est à dire ceux-là même qui dominent par leur capital et qui fuient la peur de la condition humaine par des comportements catartiques de destructions de l’Autre et du vivant. Leur rejet de ce qui est vivant (donc mortel et gratuit), les poussera à tout artificialiser (et donc breveter et vendre). Or, si on peut jouir d’une forêt artificielle, pourquoi protéger la vraie forêt et tout son écosystème ? Allez voir la pub du casque à « réalité augmentée » d’Apple : on voit bien qu’ils veulent nous faire sortir du vrai monde et de la vraie vie pour avoir une emprise totale et totalitaire sur nous (en tant qu’humains réduits à l’état de consommateurs potentiels). Voici le lien de la pub d’Apple, ça fait froid dans le dos… https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/publicite%CC%81-apple-vision-pro-en-vente-en-2024/vi-AA1cbqJ6