Radicalité et indépendantisme breton

Radicalité et indépendantisme breton

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Floraisons est parti à la rencontre de Kaoura, autrice et militante engagée pour l’autodétermination et la réunification de la Bretagne au sein de Douar ha Frankiz.

Dans son premier livre Pour une écologie profonde, Kaoura s’inspire aussi bien d’Anjela Duval que d’Aurélien Berlan pour articuler problématiques bretonne et écologiste radicale. Il y est question de liberté d’habiter sa terre, agroindustrialisation de la Bretagne par l’Etat français, gentrification des campagnes, « ploucs », mais aussi féminisme radical et maternité.

Bonne écoute !

1 Comment
  • Yests
    Posted at 08:50h, 04 décembre Répondre

    Bonjour,
    merci pour cet épisode ! Même si j’ai regretté qu’on parle finalement beaucoup plus de véganisme, de transidentité ou de GPA que d’histoire bretonne, de rapport colonial, de mouvements de résistance, etc.

    Je me permets aussi de réagir à quelques éléments. Je ne suis pas antispéciste mais plusieurs proches le sont, ce qui m’a poussé à creuser un peu la question. Sans être expert, je vois bien les énormes simplifications qui ont été faites dans l’entretien. Plusieurs « hommes de paille » sont dressés pour être ensuite facilement abattus.
    Il y a d’ailleurs un parallèle intéressant : l’interviewée critique les agriculteurs qui refusent de considérer les dangers des pesticides ou de faire l’effort de comprendre des positions différentes, mais sur l’antispécisme, elle adopte exactement cette posture, choquée par certaines positions, sans volonté réelle de les comprendre ni de se décaler un minimum.

    L’entretien pose un choix caricatural : soit manger de la viande « naturelle », soit consommer des substituts industriels.
    Alors qu’on pourrait simplement parler d’alternatives pour obtenir des protéines. Le soja, par exemple, n’est pas plus « industriel » que le blé donné aux poules, et il existe une tradition millénaire autour de ses préparations. Même chose pour le seitan, cuisiné depuis le XIIIᵉ siècle. Sans parler de toutes les autres légumineuses.
    Bref : une alimentation végane peut être très « naturelle ».
    Reste la B12 : qui mange aujourd’hui de la viande ayant naturellement produit sa B12 ? Presque personne. Les animaux sont massivement supplémentés, et l’essentiel de la B12 industrielle sert à… l’alimentation animale.

    L’interviewée cite l’idée que l’autrice du mythe végératien observe ses poules « chouchoutées », et que tout va bien, c’est win-win.
    Problème : on généralise abusivement à partir d’un cas individuel, et sans vision d’ensemble. Notamment : d’où vient la poule ?
    Trois possibilités :
    1. élevage industriel pour particuliers
    2. poule de réforme
    3. la poule donnée par un·e ami·e
    Dans les trois cas, il y a un angle mort massif : le sort des coqs.
    1. Pour dix poules, il y a un coq. Où sont passés les neuf autres ?
    Si on achète des poussins, on finit par « se débarrasser » des coqs en trop nous même. Si on achète directement des poules, c’est l’industrie qui s’en charge : broyés vivants encore poussins ou transformés en nuggets.
    Pour chaque poule « chouchoutée », il y a un coq tué, mutilé, détruit.
    2. Pour les poules de réforme, c’est encore pire : même sort pour les coqs mais en plus les poules sortent d’un cycle de production éprouvant, et l’achat de ces poules est une source de revenu pour l’industrie qui les exploite.
    3. Même la poule « donnée par un ami » pose la question : qu’est-il arrivé à son frère ?

    L’invitée dit que couper un enfant du lien noué pendant neuf mois est terrible, psychologiquement et physiquement. Mais les poules et leurs poussins ne sont pas fondamentalement différents. Les poussins mâles sont supprimés, les poules sont séparées de leur mère dès le début. Si c’est atroce pour les humains, pourquoi est-ce soudain insignifiant pour ces animaux, alors même qu’on affirme les « chouchouter » ?

    L’instant T… et l’instant T+1 :
    Dire « regardez ma poule heureuse dans mon poulailler » à l’instant T permet surtout d’oublier toute la souffrance qui a précédé cet instant et celle qui suivra.
    Parce qu’à l’instant T+1, on décide qu’elle est trop vieille… et on lui coupe la tête.
    Pour qu’il y ait réellement « chouchoutage », il faudrait :
    • ne tuer ni poules ni coqs,
    • ne pas les séparer,
    • garder tout le monde, y compris les improductifs.

    Mais dans ce cas, l’équation économique ne fonctionne plus : que faire de douze coqs « pour rien » ? que faire des poules âgées ? Si c’est la rentabilité qui décide de la vie et de la mort d’êtres vivants, alors le parallèle avec la marchandisation humaine qui est condamnée pour la GPA devient difficile à évacuer.

    Voilà pourquoi, à mon sens et rapidement, il y avait beaucoup d’approximations et d’angles morts dans l’entretien sur ce sujet. Mais sur les autres aussi (on pourrait dérouler sur le traitement qui est fait à la transidentité). Je tenais à souligner que les critiques adressées à l’antispécisme reposaient souvent sur des caricatures et que les arguments avancés pour se soustraire aux questions que ça pose sont bien trop vites balayées par des réponses simplistes «mais mes poules je les chouchoute ».

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