Profit ou planète vivante : il faut choisir

Profit ou planète vivante : il faut choisir

Pour prendre les bonnes décisions, il faut avoir connaissances des faits, même si ces faits sont douloureux ou déprimants. Bref état des lieux de la civilisation industrielle.

L’industrie provoque des morts lentes et abominables. La pollution (air, eau, sol) serait à l’origine de 40% des décès humains soit environ 23 millions de décès chaque année.

L’industrie tue par empoisonnement environ 63 000 personnes chaque jour.

90% des gros poissons ont disparu. En 2050, les océans seront vides.

La civilisation industrielle détruit 200 espèces animales et végétales par jour. Soit 73000 espèces détruites chaque année. C’est irréversible. Même si on arrête tout aujourd’hui, ces formes de vies, les émerveillements et remèdes qui vont avec (même si ce n’est pas le plus important), ont disparu pour toujours. Et ça continue, 200 de plus au moment où vous lisez ces lignes.

La fertilité des sols part en poussière. 30% de la surface terrestre est menacée de désertification, qui menace la subsistance d’un milliard de personnes dans 110 pays.

Partout, les forêts vierges disparaissent ou sont menacées. Certaines régions sont particulièrement touchées. Les Philippines ont perdu 90% de leur forêt. Seulement 10% des forêts tropicales seront intactes en 2030.

Voilà de quoi a été capable la civilisation en Europe : les forêts primaires ne représentent plus que 0,7% de la couverture forestière du continent. La richesse de la vie qu’elles abritaient ont disparu à tout jamais.

Madagascar, qui abrite une biodiversité unique, l’un des plus riches écosystème du monde, a déjà perdu 90% de ses forêts primaires.

En France, on bétonne 25m2 de terre agricole chaque SECONDE, un stade de foot toutes les 5 minutes, le département des Yvelines tous les 3 ans. Une folie.

Presque la moitié de la nourriture mondiale serait gaspillée. Un gâchis astronomique, une horreur. Le capitalisme est un mode de production si efficace qu’il fait 20 millions de victimes humaine chaque année. Qu’on me parle de progrès technique, mais sûrement pas de progrès humain.

Autre effet de la civilisation et de l’industrie : plus de 80% des eaux souterraines sont polluées en Chine. Dans les pays « en voie de développement », 70% des déchets industriels sont rejetés dans les rivières, les lacs et les mers. Les capitalistes font produire salement là-bas ce qu’ils nous vendent ici dans un bel emballage propre.

Une prouesse de l’industrie, pouvoir tuer 100 000 kg de poissons par empoisonnement chimique en quelques jours (Oui on compte en kilos, pas en individus, c’est dégoûtant mais c’est comme ça qu’on fonctionne)

La moitié des rivières ne peuvent plus accueillir la vie, pas seulement à cause de la pollution, mais aussi des barrages (800 000 dans le monde dont 52000 grands barrages)

D’ailleurs si vous voulez voir à quoi ressemble une politique hydroélectrique ambitieuse (supposé énergie “verte” ) : Le barrage des trois gorges en Chine. Plus d’1,5 millions de personnes déplacées, forêts rasées, sécheresse etc.

Disparition de 75% des insectes volants en moins de 30 ans en Allemagne. La chute des populations d’abeilles n’est qu’une des donnés (alarmantes) de cette disparition qui touche le monde entier.

Le plancton de l’océan est en train de mourir. Il a de plus de plus de mal à former sa carapace du fait de l’acidification des océans. Pourquoi c’est inquiétant ? Entre autres, grâce au plancton, les océans produisent 50% de l’oxygène que l’on respire

70% des oiseaux marins ont disparu en 60 ans. Cette guerre que la civilisation industrielle mène contre le vivant est TOTALE. Si on ne perçoit pas ça comme une guerre, c’est que dans une mesure relative, on en bénéficie parfois (et à court terme)

Vous pensez qu’on peut résoudre cette apocalypse grâce aux énergies dites « renouvelables » ? Vous vous bercez d’illusions et êtes sur le point de découvrir l’horreur de ces technologies ultra-polluantes et non renouvelables. Bienvenue dans le monde réel.

Faut-il même parler du nucléaire ? De ses dangers, de ses horreurs ? C’est aussi par ça que le système militaro-industriel nous tient. Ils ont rendu si décourageant, si incertain, le démantèlement du nucléaire sans eux, sans leur science, leur secrets, leur hiérarchie, leur domination…

La seule façon d’empêcher le réchauffement climatique est de réduire les émissions de gaz à effet de serre à ZÉRO. Le défi est énorme mais le constat est simple : si brûler des combustibles fossiles tue la planète, alors arrêtons d’en brûler.

On n’arrêtera pas ce désastre par des choix de consommation, en nous repliant tout satisfaits, dans une culture alternative qui coexiste avec la culture dominante. Nous n’avons pas besoin de gens qui agissent pour se sentir mieux. Nous avons besoin de guerriers.

La vaste majorité de la population n’agira pas sans y être incitée ou contrainte (même si on en fait le vœu). Les déterminismes structurels de cette société sont si forts, la majorité à continuera son mode de vie destructeur du vivant. Et il est déjà trop tard pour tant d’espèces. Cette civilisation est folle, il faut prendre conscience qu’elle ressemble à une hallucination collective et faire sécession. Personne ne sauvera la planète à part nous. Il n’y a pas de sauveur, pas de messie. Le seul miracle sur lequel il faut compter c’est nous.

Cette culture mortifère doit être démantelée dans son intégralité, et nous avons besoin de courage pour ça. Il faut s’élever contre le slogan écolo citoyenniste “Pas de profit sur une planète morte”, car une chose est certaine : profit et planète vivante ne sont pas compatibles. Pour sauver la planète et la vie, il faut au minimum sortir du capitalisme, et le plus tôt possible, avant qu’il ne détruise absolument tout.

La particularité de cette culture contre laquelle on lutte, c’est que la vaste majorité des individus s’identifie au système, à l’agresseur, à l’occupant. Les capitalistes occupent nos terres avec les usines et industries. Résister c’est commencer par les distancier de nous-mêmes, dire que ce ne sont pas les nôtres, mais les leurs :

Ils ont besoin de l'industrie pour survivre, pas nous ! Ils ont besoin de leurs usines, pas nous ! Ils ont besoin d'une débauche d'énergie, d'une croissance d'électricité, pas nous !

 

Arrêtons de nous identifier à ces sociopathes tueurs d’écosystèmes en série. Ils ont forgé le terme dégoutant et narcissique d’anthropocène, comme si l’humain était forcément destructeur, tueur, fou… Non, il y a des milliers de façons d’être humains, des milliers de cultures qui ont existé et existent encore et qui étaient soutenables pour des millions d’années. L’humain peut aussi réparer et nous allons le faire.

Il n’y a pas de “solution” au dérèglement du climat et à la 6e extinction de masse. Il n’y a que deux choix possibles :
• Continuer jusqu’au désastre total.
• Démanteler intégralement la civilisation industrielle, militaire, étatique, patriarcale, coloniale.

La riposte est nécessaire, la victoire est possible. Ce sera difficile et coûteux mais de toutes façon il n’y a physiquement nulle part où fuir, il faut faire face et sauver notre vaisseau spatial. Arrêtons maintenant de nous identifier à ce système pourri, mais plutôt aux ours polaires, à la vie.

Dans un blockbuster ou autre chef-d’oeuvre, quand les extra-terrestres débarquent, tuent les humains, empoisonnent la planète, aspirent les océans et font des expériences sur nos corps, que font les héros du film ? Alerte spoiler : ils et elles sont courageux et trouvent un moyen de faire exploser le vaisseau-mère des aliens. Alors qu’est-ce que ça donnerait si on commençait à considérer le système capitaliste, la civilisation industrielle, ses infrastructures, ses soldats et ses prêtres à juste titre comme des extra-terrestres colonisateurs qui détruisent toute la planète dans une folie meurtrière ?
Qu’est-ce que ça donnerait si on considérait réellement qu’ils sont en guerre contre le vivant, et qu’au nom de la possibilité de vivre sur Terre, on leur disait :

Capitalistes, partez de cette planète pendant que vous le pouvez encore. Nous n'en avons qu'une et vous n'y êtes pas les bienvenus

 

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